ANTRE 2 TOI (ZOMBIE) 2
7
février 2011
Et voilà, ce matin non
plus tu n'as pas réussi… (Non, c'est trop doux encore.) Tu as encore échoué. Tu
as réenfilé ton masque, ton déguisement de pas Toi.
Tu es dans la rue, tu
t'arrêtes, fais marche arrière. Arrivé en bas de chez toi, tu fais comme si tu
avais perdu tes clés. En vérité, elles sont dans ta poche, en sécurité. Tu
voulais rentrer, poser ce fichu déguisement. Mais tu n'as pas la force d'aller
au bout. Tu n'es qu'un lâche, un pleutre, méritant sa ration de misère
quotidienne.
Tu refais le chemin dans
l'autre sens. Tu te tortures les méninges, trébuches en essayant de trouver la
raison du jour pour sourire… Quel coin de ciel bleu, de quel souvenir vas-tu
t'emparer pour étirer les commissures de tes lèvres et faire pétiller tes yeux
? Tu continues à prendre les petits riens mais tu sais qu'au bout de la
journée, il sera consumé, carbonisé, a force d'en prendre son essence de joie
et qu'à la fin, il n'existera plus jamais. Tu l'auras pillé, vidé de sa
substance, il sera mort… Ça te fait mal… Tu n'espères qu'une chose, que
personne n'aura besoin de toi aujourd'hui, que tu pourras laisser de l'air à ce
souvenir, qu'il ne brûle pas complètement. Parce qu'au fond tu l'aimes bien.
Parce que même s'il est un petit rien, tu y tiens quand même.
Où que tu ailles, tu ne
sais marcher que dans les ténèbres, où tu ne sais que suivre des semblants de
halos bleu-noirs jusqu'à voir au loin une lumière plus vive. Sans que tu
comprennes vraiment, instinctivement tu te diriges vers elle. Plus tu t'avances
vers elle et plus tu sens s'infuser en toi cette lueur. Tu t'en nourris, tu
souries. Et puis plus rien.
L'ampoule
a grillée.
Tu en viens à te
demander si ce n'est pas maladif ; un mal sur lequel tu n'as aucune emprise,
aucun moyen de s'en soustraire. Mais si le fait de faire flancher la lumière
dans le noir, est une maladie, il en est de même pour le fait que tu cherches
encore et toujours une autre lumière... pour l'éteindre ?
Et là, cette vérité te
frappe de plein fouet… tu t'écroules à genoux en pleine rue.
Et
si…
Et
si, sous le masque, que tu portes, se cache ton propre masque et que sous
celui-ci se tenait en lieu et place de ton corps…
la
Mort…
Cela expliquerait, les
seuls rêves que tu retiens à ton lever… ceux-là même qui te montrent ton
trépas…
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